Une tour de type « maison passive » de 60 étages bientôt construite à Vancouver

La construction d’une tour résidentielle de 60 étages qui respecte la norme de construction maison passive doit s’amorcer au centre-ville de Vancouver en 2024. Si le projet est ambitieux sur le plan environnemental, il pourrait aussi être l’opération d’achat-revente la plus lucrative de l’histoire de Vancouver.

Le projet de la tour CURV se présente comme un bâtiment à la fine pointe de la technologie en matière d’efficacité énergétique. Toutes les formes d’énergie dites passives, comme le soleil qui entre par les fenêtres ou la chaleur produite par l’énergie du four ou de la douche, seront récupérées, selon le développeur immobilier Brivia, responsable du projet.

Selon Maison Passive Canada, la norme de construction maison passive est reconnue mondialement et exige de réduire jusqu’à 90 % la consommation d’énergie comparativement aux bâtiments standards. D’après l’association professionnelle nationale sans but lucratif, la tour CURV sera la plus haute au monde à suivre cette norme.

Les habitations écologiques intéressent de plus en plus d’acheteurs à Vancouver, selon Jeanne Gossart, agente immobilière pour le groupe Bellevue Realty Group. Il s’agit par contre d’un type d’habitation très luxueux que peu pourront se permettre. Selon les prix de vente qui ne sont pas encore totalement fixés, un appartement en copropriété de 500 pieds carrés pourrait se vendre aux alentours de deux millions de dollars, selon elle.

Vancouver, cheffe de file en construction écologique

Vancouver détient la réputation d’être avant-gardiste dans ses objectifs d’efficacité énergétique dans le milieu de la construction, selon Elisabeth Baudinaud, fondatrice de l’entreprise Carbon Wise, qui fait de la consultation dans le domaine de la construction à faibles émissions de carbone. Elle n’est donc pas surprise qu’une entreprise choisisse la métropole pour construire cette tour résidentielle.

Par exemple, la Ville de Vancouver impose des limites d’émissions et de consommation d’énergie aux nouvelles constructions sur son territoire afin d’arriver à des bâtiments à carbone zéro d’ici 2030. Il s’agit d’un changement important alors qu’une grande partie des maisons existantes sont encore chauffées au gaz naturel, la principale source de pollution carbone dans la métropole, selon la Ville de Vancouver.

Le projet CURV et les autres bâtiments qui suivent la norme maison passive ont toutefois leurs limites, explique Elisabeth Baudinaud. En utilisant davantage d’isolant et en obligeant le triple vitrage, les émissions de gaz à effet de serre pour créer ces matériaux peuvent être plus élevées que celles qui seront économisées au fil des années, dit-elle.

Une opération d’achat-revente très lucrative

Le projet CURV est novateur en terme environnemental, mais il repousse aussi les limites des profits possibles, selon l’agente immobilière Jeanne Gossart. Le terrain situé en plein cœur du centre-ville s’est vendu en 2016 pour 60 millions de dollars. À ce prix, l’agente immobilière indique qu’il s’agit du prix de vente au pied carré le plus élevé pour un terrain jamais enregistré à Vancouver.

Jeanne Gossart ne serait donc pas surprise que la vente des condominiums soit l’opération d’achat-revente la plus lucrative jamais réalisée à Vancouver.

Le projet CURV qualifie les copropriétés en vente de particulièrement luxueuses. Au lieu d’un penthouse au dernier étage, la tour est munie d’installations partagées, avec une salle de yoga, un salon de divertissement et une cave à vin. Les étages du bas, avec une entrée séparée et sans accès aux espaces partagés au sommet de la tour, sont destinés à offrir des logements sociaux et des appartements locatifs au prix courant.

À la question s’il faut être riche pour habiter une maison écologique, Elisabeth Baudinaud répond que les bâtiments qui suivent la norme maison passive ne sont pas tous aussi luxueux que la tour CURV. Il est possible de construire des bâtiments avec peu d’émissions de carbone sans ruiner son portefeuille, précise-t-elle. À moyen ou long terme, les choix écologiques qui respectent ces normes peuvent en valoir la peine financièrement.

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